
« ll y a une baguette magique qui peut révolutionner notre vie : c’est le Oui à ce qui est. Ce qui est peut être désagréable ou non, mais cette action, d’accepter ce qui est déjà là, est la pierre philosophale qui transforme le métal en or, notre malheur en sérénité. » Francis Fasel
Parlez-nous de votre parcours de vie
Professionnellement, j’ai occupé plusieurs postes. J’ai d’abord été marchand de produits biologiques, puis j’ai créé une entreprise de biscuits biologiques. Ensuite, je suis devenu éducateur auprès d’handicapés adultes et, finalement, pendant 10 ans, je fus hypnothérapeute avant de prendre ma retraite. Je suis le père de 3 enfants. Je me suis engagé dans le débat démocratique en participant, à titre d’indépendant, à plusieurs élections politiques.
Et votre itinéraire spirituel ?
Après avoir passé 6 ans dans un petit séminaire, vers 17 ans j’ai renoncé à ma vocation de prêtrise devant l’impétuosité des désirs. Néanmoins, le désir d’absolu est resté. Vers 20 ans, j’ai été initié à la méditation transcendantale. La pratique de cette méditation m’a beaucoup plu. Après une rencontre avec Krishnamurti et la lecture de ses livres, je me suis confronté à ce problème de guide spirituel. Pouvais-je atteindre cet absolu tout seul ou avais-je besoin de rencontrer quelqu’un qui puisse me guider ?
Après quelque temps, je décidai d’aller chercher un enseignant en Inde. Ce fut un voyage remarquable par la route et je me suis retrouvé en 1979 à l’ashram de Swami Muktananda près de Mumbai. Par chance, il n’était pas là ! Car je n’avais pas envie de me retrouver parmi tous ces groupies qui lui tournaient autour. ! Tous ces mois dans cet ashram m’ont paru enchanteurs ; j’y ai vécu ce qu’on appelle l’éveil de la Kundalini ; cela s’est manifesté par un surgissement incroyable d’amour inconditionnel s’élevant depuis le fond de la colonne vertébrale jusqu’au cœur. S’est ajouté un intense feu pour la pratique de la méditation et de la répétition du nom de Dieu.
Et ensuite ?
Quelques années plus tard, un concours de circonstances a fait que j’ai abouti à l’ashram d’ Arnaud Desjardins dans le sud de la France. J’ai découvert la nécessité de regarder de plus près mes fonctionnements, mes habitudes de penser, mes croyances et de voir l’origine de toutes mes souffrances psychologiques. Depuis lors, je suis comme un oiseau dont l’une des ailes est la pratique de la méditation axée sur la force de l’énergie de la Kundalini éveillée et de l’ autre l’accueil des émotions, pensées qui me traversent ; et plus le temps passe et plus l’amoureux de la vie telle qu’elle se présente grandit en moi.
Et pourquoi l’enseignement maintenant ?
Il y a au départ un désir de partage : celui de mes expériences spirituelles, mais aussi celui de ma compréhension du cheminement spirituel. Et ensuite, après que l’un des proches d’Arnaud Desjardins m’ai bien éprouvé sur cette question de la légitimité d’enseigner, Arnaud Desjardins lui-même m’a confirmé que je pouvais transmettre l’enseignement, mais en mon nom propre. Il m’a fallu néanmoins encore 25 ans de maturation et de nettoyage pour être prêt à le faire maintenant.
Quelle est la qualité principale pour enseigner, selon vous ?
Sans conteste, outre des compétences pédagogiques, c’est la qualité de l’intégrité personnelle de l’enseignant. Est-il sincère avec lui-même, oui ou non ? À titre d’exemple, se prend-il pour un être libre alors qu’il ne l’est pas ? Et le laisse-t-il paraître ?
Et vous alors ?
Au risque de scier la branche sur laquelle je m’assieds, soit la carrière d’enseignant, je dirai que mon intention est de faire grandir toujours plus en moi l’élève ou le disciple de la vie sur le chemin spirituel. Si ce rôle permet à l’un ou l’autre de progresser sur son propre chemin de transformation, alors cela me réjouira.